Jeudi 20 novembre, la Maison de l’Europe de Provence a accueilli une conférence-débat consacrée à la citoyenneté européenne, animée par le député européen Grégory Allione. La salle était comble : adhérents fidèles, compagnons de parcours venus en soutien, mais aussi de nombreux jeunes curieux. Tous étaient venus écouter un élu qui loin des discours convenus a choisi de parler d’Europe à travers son propre parcours d’engagement citoyen.
Après un rappel rapide de la carrière de Grégory Allione par Laurent Schmieder, vice-président de la MEP et une introduction par Alain Pierre Merger, président de l’association, le débat s’est ouvert sur une question centrale : le rôle des députés européens dans l’incarnation de la citoyenneté.
Engagement citoyen et anecdotes de terrain
Grégory Allione a captivé son auditoire en multipliant les anecdotes. « À 18 ans, j’étais pompier volontaire. J’ai appris que la citoyenneté se construit dans les petites choses du quotidien », a-t-il raconté. Il a évoqué ses compagnons illettrés auxquels il enseignait le français à la lampe torche pendant son service militaire ou encore l’importance de réapprendre aux habitants à « balayer devant leur porte ». Pour lui, ces gestes simples sont autant de preuves que l’État ne peut pas tout promettre et que chacun doit participer à l’effort collectif.
« Le service public ne peut pas tout prendre en charge à lui seul », a-t-il insisté appelant à une coopération active entre institutions et citoyens. Selon lui, l’engagement dans une réserve citoyenne ou un service civique contribue à renforcer l’appartenance de chacun à la communauté nationale et européenne.
Une Europe du partage et de la cohésion
Le député a ensuite élargi son propos au niveau européen. Il a rappelé avoir contribué à faire passer le budget de la défense civile de 500 millions à 3 milliards d’euros avec le soutien de la France. « Mon mandat est un engagement pour mieux lutter ensemble », a-t-il affirmé, en défendant une vision fédéraliste « du partage » qui refuse l’idée d’une armée européenne centralisée mais encourage des exercices réguliers de coordination entre forces nationales.
Il a également évoqué la création d’un intergroupe au Parlement européen réunissant des élus de différentes nationalités et sensibilités politiques mais sans extrêmes, pour défendre la mise en commun de ressources et de matériels. « Chaque jour, ces entités doivent être sur leurs terrains nationaux et quand il le faut, ensemble », a-t-il résumé.
Les défis contemporains
Au-delà des questions institutionnelles, Grégory Allione a abordé des enjeux très actuels : la crise sociale, l’impact des réseaux sociaux et la montée des problématiques liées à la drogue. Pour lui, la sensibilisation des jeunes est une priorité. « Informer, accompagner et responsabiliser la jeunesse, c’est construire une société plus résiliente et mieux préparée face aux crises », a-t-il déclaré.
La parole aux participants
Si les anciens ont rappelé les bénéfices de programmes comme Erasmus, la surprise est venue des jeunes participants. « On ne m’a jamais expliqué ce qu’apportait l’Europe » a confié l’un d’eux, issu d’un milieu défavorisé. Un autre a ajouté : « Je n’avais jamais vu de député européen, je ne pensais même pas que c’était possible. »
Grégory Allione a répondu en chiffres : « L’Europe coûte 108 € par an à chaque citoyen et rapporte environ 1 800 € en richesse à chaque Français. À comparer avec le coût annuel de l’enlèvement des ordures ménagères : 142 €.»
Un participant a résumé l’esprit de la soirée : « J’ai beaucoup apprécié le débat que nous avons eu ce soir sur le thème prioritaire de l’engagement citoyen en Europe et l’ardente nécessité d’expliquer aux jeunes générations l’importance de soutenir notre Union Européenne confrontée aujourd’hui à de nombreux défis. »
Une soirée riche en échanges
La conférence s’est conclue par une remarque d’une ancienne Directrice Générale des Services de Awala-Yalimapo : « Comment est-ce possible que l’Europe soit louée outre-mer et si critiquée dans l’Hexagone ? » Une question qui a prolongé les discussions autour du buffet de l’amitié européenne.
Succès pour la Maison de l’Europe de Provence, qui a enregistré deux nouvelles adhésions de jeunes motivés et déjà prêts à s’investir. Mais surtout, une promesse : prendre date pour de nouveaux échanges citoyens autour de l’Europe, afin de continuer à bâtir une citoyenneté vivante et partagée.
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